
Une tragédie gravée dans l’histoire de France
Le 17 octobre 1961, l’État français a commis sur son propre sol un crime d’une rare violence. Ce jour-là, des milliers d’Algériens manifestaient pacifiquement à Paris pour dénoncer le couvre-feu raciste et réclamer l’indépendance de leur pays. La répression fut sanglante. Des civils furent alors arrêtés, battus, torturés, jetés dans la Seine ou abattus dans la rue. Ces crimes de guerre, longtemps étouffés, ont marqué durablement la conscience collective.
Aujourd’hui, cette date est inscrite dans la mémoire des deux côtés de la Méditerranée. En France, une journée nationale de commémoration a ainsi été instaurée. Chaque année, des rassemblements sont organisés à travers tout le pays par des collectifs citoyens et des associations.
Lyon, la Guillotière et la mémoire vivante
Cette année, le 17 octobre 2025, notre équipe s’est rendue à Lyon, au cœur de la Guillotière, pour couvrir un rassemblement historique. L’événement s’est tenu place Gabriel-Péri, autrefois appelée la “place du Pont”, un lieu emblématique de la mémoire ouvrière et migrante.
Cette place fut autrefois le point de rencontre des premiers immigrés algériens venus travailler à Lyon. Aujourd’hui encore, elle reste un symbole du quartier maghrébin de la ville, où se croisent plusieurs vagues d’immigration. Ainsi, les Algériens y sont manifestement les plus nombreux. De plus, la diversité des origines témoigne de l’histoire migratoire du quartier et de son évolution au fil des décennies
Une plaque commémorative a ainsi été apposée sur la place en souvenir des massacres du 17 octobre 1961 et des victimes tombées pour la liberté. Ce rassemblement historique a été porté par le collectif de Mr Boumédiènne, un militant infatigable, Il a ainsi œuvré avec ses partenaires, dont la Ville de Lyon, pour obtenir cette reconnaissance.

Pour lui, « cette stèle n’est pas un pas un point final, c’est un commencement ».
Mr Boumédienne Abdelaziz
Témoignages, émotions et présence politique
Un survivant de ces persécution a pris la parole devant la foule. Il a raconté son arrestation, la torture qu’il a subie et sa détention à la prison Saint-Paul. Son témoignage, bouleversant, a plongé le public dans un profond silence.
Le maire de Lyon a prononcé un discours sur la mémoire commune et la nécessité du devoir d’histoire. En effet il a souligné l’importance de la vérité et du respect entre les peuples.
Plusieurs personnalités politiques ont ainsi assisté à la cérémonie. Parmi elles, l’ancien président de l’Olympique Lyonnais, aujourd’hui candidat face au maire en place pour les prochaines élections municipales. D’autres élus de la région ont également pris part à l’événement.
Une foule nombreuse, composée en grande partie de citoyens algériens et de leurs descendants, s’est rassemblée pour observer une minute de silence dans le recueillement et l’émotion. M. Boumédienne, militant de longue date, a rappelé avoir subi pressions et calomnies au fil des années. Malgré tout, il reste un moteur essentiel pour la communauté algérienne et un acteur central du combat mémoriel.
Une victoire pour la mémoire et la justice
Le collectif a remporté une victoire symbolique après des années de lutte. En effet, la rue du Maréchal Bugeaud à Lyon, symbole du passé colonial et de la répression en Algérie, sera désormais rebaptisée “rue du 17-Octobre-1961”. Ainsi, ce changement de nom marque un tournant historique et constitue une reconnaissance publique de la vérité. De plus, il souligne l’importance de la mémoire collective et de la justice symbolique face aux injustices du passé
Mais la mobilisation ne s’arrête pas là. D’autres rassemblements commémoratifs ont eu lieu dans l’agglomération lyonnaise, notamment à Villeurbanne et à Givors. Ces initiatives locales renforcent un mouvement de mémoire devenu national.
Un dernier hommage est prévu le dimanche 19 octobre 2025, avec un jet de roses dans le Rhône, au pont de la Guillotière, en présence du consul général d’Algérie à Lyon, M. Abdelaziz Mayouf. Par ailleurs, cette cérémonie, organisée par le MOUDAF, viendra clore un week-end de recueillement. Ainsi, elle se veut un symbole d’union et de fraternité pour la communauté algérienne, tout en rappelant l’importance de la mémoire collective
Ainsi plus de soixante ans après les massacres, la mémoire du 17 octobre 1961 continue d’unir les générations.
Elle rappelle la nécessité de la vérité, la valeur de la justice et la force du souvenir.
Merci pour votre travail camarade
On c’est croisé alors j’étais présente