CHERGUI 2025 : LE RETOUR DE LA FRANCE AU MAGHREB

Une alliance militaire lourde de symboles

Les manœuvres militaires Chergui 2025 ont débuté sur le sol marocain. Elles réunissent l’armée française et les Forces armées royales. Officiellement, l’objectif est de renforcer la coopération et la coordination tactique. Cependant, derrière ce discours, beaucoup y voient une démonstration de force tournée vers l’est. Le scénario de l’exercice évoque en effet l’attaque d’une armée conventionnelle proche de la frontière sud avec l’Algérie. Le message implicite ne trompe personne.

Le 1er régiment de tirailleurs de Besançon participe à ces manœuvres. Cette unité française, héritière des troupes coloniales marocaines, revient symboliquement sur ses anciennes terres. Son insigne porte encore l’étoile à cinq branches, également présente sur le drapeau marocain. Ainsi, la mémoire du protectorat s’invite dans un contexte déjà tendu.

L’Algérie dénonce une provocation

À Alger, la réaction a été immédiate. Des sources diplomatiques ont parlé d’une “provocation flagrante”. Selon elles, ces exercices représentent une menace directe pour la stabilité régionale.
En réalité, l’Algérie voit dans Chergui 2025 un signal politique plutôt qu’un simple entraînement. La France, ancienne puissance coloniale, est accusée de revenir “jouer les trouble-fête” au Maghreb. De plus, le choix du scénario militaire renforce les soupçons d’un alignement anti-algérien.

Depuis quelques années, le Maroc s’impose comme un laboratoire militaire pour ses alliés occidentaux. En 2022 et 2024 déjà, la participation de l’armée israélienne aux manœuvres African Lion avait provoqué la controverse. Aujourd’hui, avec Chergui 2025, la présence française ravive les tensions. Beaucoup d’observateurs y voient une dérive dangereuse. Le royaume semble accepter de devenir, une fois encore, un terrain d’expérimentation stratégique. Ainsi, la monarchie expose son territoire aux rivalités des grandes puissances.

L’armée française a déployé de nouveaux équipements destinés à la guerre de haute intensité. Ces exercices visaient à tester la capacité des forces à affronter un ennemi conventionnel, en l’occurrence inspiré du modèle algérien. Des unités de reconnaissance ont été positionnées près des frontières sud, tandis que plusieurs régiments, dont le 1er régiment de tirailleurs basé à Besançon, ont participé aux opérations. Sur le terrain, les observateurs ont noté des tirs de missiles sol-air, l’emploi de systèmes de guerre électronique et des simulations de combats grandeur nature impliquant chars, hélicoptères et troupes mécanisées

Ces exercices surviennent dans un Maroc en crise. L’inflation, la précarité et le chômage frappent durement la population. De plus, les manifestations contre la vie chère se multiplient malgré une répression sanglante. Dans ce climat tendu, le pouvoir tente de projeter une image de stabilité. Pourtant, la jeunesse descend toujours dans la rue. Le Makhzen cherche donc à détourner l’attention en affichant sa puissance militaire.

Le régime consacre une part importante de son budget à la défense. Cette politique s’explique par la guerre au Sahara occidental, mais aussi par une logique de survie politique. En réalité, ces manœuvres servent autant à rassurer l’armée qu’à impressionner l’opinion.

Images de propagande publiées par le Ministère de la Défense française :

La France, alliée indéfectible du Makhzen

Depuis l’indépendance du Maroc, Paris soutient la monarchie. En 1963, la France avait déjà armé Rabat lors de la guerre des Sables contre l’Algérie. Plus tard, elle a aussi appuyé le royaume face au Polisario au Sahara occidental. Aujourd’hui encore, la coopération militaire reste solide. De plus, les liens économiques et diplomatiques entre les deux pays n’ont jamais été rompus. La France continue de défendre ses intérêts au Maghreb tout en protégeant ses anciens alliés. Ainsi, la participation française à Chergui 2025 n’a rien d’anodin. Elle s’inscrit dans une longue tradition d’appui au Makhzen.

Pour Alger, Paris et Rabat cherchent à établir un rapport de force. Pour Rabat, ces exercices symbolisent une alliance stratégique. Quant à la France, elle affirme vouloir “préserver la sécurité régionale”, tout en défendant ses propres intérêts. En définitive, Chergui 2025 dépasse le simple cadre militaire. C’est un signal politique clair adressé à toute la région.

Sources et liens utiles :

Site du Ministère sur le 1er Rtir

Site du Ministère sur l’exercice Chergui 2025

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