
Les réseaux sociaux, instruments de pouvoir
À l’ère numérique, les réseaux sociaux dépassent le simple rôle de plateforme de communication. Ils façonnent l’opinion publique, contrôlent l’information et influencent les comportements sociaux et politiques. Dans de nombreux pays, États et groupes organisés diffusent leurs messages et censurent certaines voix. Ainsi, ces plateformes deviennent des outils stratégiques pour créer des narratifs favorables à leurs intérêts. De plus, elles permettent de marginaliser des opinions divergentes et de consolider des positions de pouvoir.
Les influenceurs jouent un rôle clé dans ce système. Dotés de communautés comptant parfois des millions d’abonnés, ils amplifient les messages qu’ils relayent. Certains sont rémunérés par des agences ou des États pour promouvoir des idées spécifiques. D’autres agissent par conviction idéologique, persuadés de défendre une cause juste. Dans tous les cas, leur impact est considérable : ils façonnent la perception du public et influencent les comportements en ligne. Par conséquent, même des individus sans expertise deviennent des relais puissants.
Qui sont les amis du Makhzen ?
Le Maroc illustre cette dynamique. La jeunesse utilise les réseaux sociaux pour dénoncer des injustices et organiser des manifestations. Face à cette mobilisation, le Makhzen adopte des stratégies numériques sophistiquées : blocage de plateformes, surveillance des publications et mobilisation d’influenceurs pro-monarchie. Mohamed As Soussi, actif sur TikTok, incarne ce phénomène. Sous couvert de prosélytisme religieux via son groupe la Tarika Karkariya, il promeut le régime et diffuse une rhétorique royaliste. Cette démarche illustre parfaitement le soft power numérique, où des acteurs religieux deviennent des relais de la politique officielle.

Mohamed As Soussi est membre d’un groupe considéré comme confrérie soufie par certains, secte par d’autres. Ce groupe, très actif sur les réseaux sociaux, s’appuie sur plusieurs influenceurs pour présenter son mouvement et faire du prosélytisme sur TikTok, YouTube ou Instagram. Cependant, il est dans le viseur des observateurs, soupçonné de liens étroits avec le palais royal et les services marocains. Bien que le groupe se dise apolitique, il soutient publiquement le régime, comme lors des manifestations de 2011 où il brandissait des photos du roi dans les rues.
Basé au Maroc, le cheikh et son organisation exercent une influence importante et recrutent des jeunes dans tout le Maghreb, notamment dans l’ouest algérien. Mohamed As Soussi et d’autres utilisent leur influence pour promouvoir le régime aveuglément, intégrant des notions religieuses afin de semer le doute et confondre fidélité à Dieu et fidélité au roi. Cette méthode sournoise mais efficace lui permet d’agir lors de soulèvements, comme celui du mois dernier au Maroc, où il a immédiatement minimisé la crise et renouvelé son allégeance au régime.
Des soutiens inattendus
Certains relais du Makhzen sont particulièrement inattendus. Des comptes se présentant comme algériens nationalistes défendent la monarchie et critiquent ses opposants. Ce paradoxe s’explique par la présence de profils suspects, souvent difficiles à identifier. Nous en avions suivi certains lors de nos investigations sur le harcèlement numérique.
Certains groupes, notamment en France, utilisent et manipulent le patriotisme à des fins personnelles et financières. En effet, ces mêmes groupes prennent régulièrement la parole pour condamner les manifestations du peuple marocain, ce qui n’a rien d’étonnant lorsque l’on comprend qu’ils représentent les deux faces d’une même pièce, celle du Makhzen.
Ainsi, sans la monarchie et avec un Maroc républicain, leur narratif s’effondrerait, car il ne resterait plus de place pour leur idéologie mortifère. De plus, ces acteurs se nourrissent du conflit et de la division, cherchant à diaboliser les Marocains sans distinction, les qualifiant parfois de “chiens”, de “sous-hommes” ou encore “d’ennemis à abattre”. Par conséquent, ce rapprochement idéologique entre faux nationaliste et relais du régime s’explique par un intérêt commun : maintenir la haine comme moteur politique et détourner l’attention des véritables enjeux régionaux.

Beaucoup de ces influenceurs manquent de bagage intellectuel ou de diplôme. Leurs opinions restent vagues et exploitent surtout les émotions de leurs abonnés. Certains jouent sur le nationalisme pour asseoir leur influence, parfois pour des motifs financiers, parfois idéologiques. Ce contraste entre audience massive et légitimité faible illustre le pouvoir des réseaux sociaux. Même sans fondement réel, ces profils parviennent à manipuler et orienter l’opinion publique. La popularité devient ainsi un outil de propagande et de contrôle efficace.
C’est une secte je les ai vue près de Tlemcen
Je suis étonné de voir malik sur ce genre de live de propagande …
De la part d’un mec accusé de v sa ne m’étonne pas dutout !
Personnellement j’ai supprimé cette application diabolique de mon téléphone
Vous devez nous préparer un article sur la tarika karkary ils sont un danger pour l’Algérie
BRAVO, plus rien ne m’étonne venant de tiktok