SAHARA OCCIDENTAL DESINFORMATION

Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté ce lundi une nouvelle résolution sur le Sahara occidental. Entre vérité et propagande : que signifie ce vote ?


Le texte, voté à une large majorité, prolonge pour douze mois le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO).
Il appelle également le Maroc et le Front Polisario à reprendre les négociations sous l’égide du Secrétaire général afin de parvenir à une solution politique durable.

Une résolution de continuité, non une reconnaissance de souveraineté

Contrairement à ce qu’affirment certains médias proches du pouvoir marocain et des influenceurs pro-monarchie, la résolution ne reconnaît pas une souveraineté officielle du Maroc sur le Sahara occidental.
En réalité, le texte s’inscrit dans la continuité des précédentes résolutions onusiennes. Il réaffirme le soutien de l’ONU aux efforts du Secrétaire général et de son envoyé personnel pour favoriser une solution politique “juste, durable et mutuellement acceptable”, conformément à la Charte des Nations unies et au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

De plus, la mention de « l’initiative marocaine d’autonomie » ne constitue pas une validation ni une reconnaissance internationale. Elle est citée, comme depuis plusieurs années, comme base de discussion possible, parmi d’autres, notamment celle du référendum d’autodétermination.

Le Front Polisario maintient sa position

Le Front Polisario a rapidement réagi à l’adoption de la résolution.
Dans un communiqué, le mouvement sahraoui a réaffirmé sa volonté de reprendre les négociations, mais à une condition : que l’indépendance soit proposée comme option aux côtés de l’autonomie dans tout futur vote.
Cette position repose sur les accords de cessez-le-feu de 1991, conclus sous l’égide de l’ONU, qui prévoyaient la tenue d’un référendum d’autodétermination pour permettre au peuple sahraoui de choisir librement entre l’indépendance et l’intégration au Maroc.

Le Polisario a également insisté sur la nécessité de respecter le cessez-le-feu, qu’il considère comme une condition essentielle à la stabilité régionale.

Une mission sous pression

Créée en 1991, la MINURSO a pour mandat initial d’organiser un référendum d’autodétermination au Sahara occidental.
Plus de trente ans plus tard, cette consultation n’a toujours pas eu lieu, en raison de désaccords persistants entre le Maroc et le Front Polisario sur les critères d’éligibilité des électeurs et sur le statut final du territoire.

Par ailleurs, la politique de fait accompli, cette stratégie consistant à imposer progressivement des changements sur le terrain, notamment par la construction de nouvelles infrastructures, le peuplement de certaines zones et le renforcement du contrôle militaire, en contournant le processus de négociation bloc tout processus de paix.

Malgré ces blocages, la mission continue de surveiller le cessez-le-feu et de servir de canal de communication entre les deux parties.
Elle soutient également les efforts diplomatiques du Secrétaire général et de son envoyé personnel pour préserver le dialogue.

Une nouvelle échéance fixée à octobre 2026

Le mandat actuel de la MINURSO court désormais jusqu’en octobre 2026, date à laquelle le Conseil de sécurité procédera à une nouvelle évaluation de la situation.
D’ici là, les Nations unies espèrent relancer un processus de négociation crédible sous leur supervision, afin de parvenir à une solution pacifique conforme au droit international.

Vigilance face à la désinformation

Face à la multiplication des campagnes de désinformation, notamment sur les réseaux sociaux, plusieurs observateurs indépendants appellent à la prudence dans l’interprétation de cette résolution.
Aucune instance internationale n’a reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, qui demeure classé par l’ONU parmi les territoires non autonomes en attente d’un processus de décolonisation.

La résolution votée par l’ONU ne modifie pas le statut juridique du Sahara occidental.
Elle prolonge la mission de la MINURSO et réaffirme la nécessité de négociations sérieuses en vue d’une solution juste, durable et mutuellement acceptable, dans le respect du droit international et du principe d’autodétermination.

Sources et liens utiles :

Site de l’ONU

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