
Un engagement précoce dans le maquis
Rabah Zerari, né le 8 août 1934 à Béjaïa, perd son père très jeune et est élevé par son frère aîné. Devenu jeune ouvrier à Alger, il rejoint le maquis de la Wilaya IV en 1955 après avoir été blessé lors d’une altercation. Il adopte alors le nom de guerre « Si Azzedine » et devient responsable politique du secteur de Zbarbar, une zone stratégique de la région de Palestro. Rapidement, il gravit les échelons et devient adjoint du chef de la compagnie zonale « Commando Ali Khodja ». La vie dans le maquis est extrêmement difficile : les combattants doivent affronter le froid, la faim et le manque de soins, tout en restant constamment en alerte face aux opérations ennemies.
Faits d’armes marquants
Azzedine se distingue d’abord lors de la Bataille de Bouzegza en août 1957, où son unité affronte les forces françaises du général Massu. La bataille est intense et démontre sa détermination ainsi que celle de ses hommes. Il participe ensuite à la Bataille d’Aït Yahia Moussa, renforçant sa réputation de stratège aguerri. Ses actions contribuent à la résistance acharnée de la Wilaya IV et font de lui une figure respectée et redoutée par l’ennemi. Les combattants de cette génération acceptaient de grands risques, souvent au prix de blessures graves ou de la mort, pour la cause de l’indépendance.
Tout au long de la guerre, Azzedine respecte une éthique stricte. Il refuse toute exaction contre les civils et insiste sur le respect de l’adversaire. Même en situation de combat, il protège la dignité humaine et agit avec justice. Sa force morale inspire ses hommes et impressionne ses ennemis. Malgré les privations et les conditions extrêmes, il maintient ses principes et reste juste, discipliné et exemplaire en toutes circonstances.

Rencontre symbolique et reconnaissance de l’ennemi
En 1976, Azzedine participe à une rencontre télévisée où il croise un ancien officier français. L’officier fait l’éloge d’Azzedine et exprime son profond respect pour son courage et celui du peuple algérien. Ce moment symbolique dépasse les antagonismes passés et illustre la réconciliation ainsi que la reconnaissance de la valeur morale de l’adversaire.
Plus récemment, le ministre des Moudjahidine lui a rendu visite. Il lui a assuré du soutien constant de la nation envers tous les anciens combattants. Cette visite symbolise la reconnaissance officielle et le respect durable envers ceux qui ont sacrifié leur jeunesse et leur vie pour l’indépendance.

Aujourd’hui, le Commandant Azzedine reste une figure respectée de l’histoire algérienne. Son parcours incarne le courage, l’engagement et la quête de liberté d’une génération qui a façonné l’indépendance du pays. Les sacrifices, les privations et les dangers qu’ils ont affrontés rappellent combien cette lutte fut exigeante et héroïque. Préserver la mémoire de ces héros est essentiel, car un peuple qui oublie son histoire se condamne à la revivre.